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L’anarchisme aujourd’hui : 

L’implication dans les luttes sociales
















































































































































































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La politisation des revendications

Les anarchistes apparaissent parfois tellement radicaux que certains les imaginent indifférents aux luttes sociales ; plus exactement, une logique du “tout ou rien” les éloignerait des combats de “terrain”. C’est là bien méconnaître l’histoire et l’actualité du mouvement ! En décidant d’entrer dans les syndicats dans les années 1890, les anarchistes marquèrent profondément le syndicalisme ouvrier pour en faire, dans les années qui précédèrent la Grande Guerre, en France comme dans les autres pays latins, une puissance avec laquelle durent compter la bourgeoisie, les gouvernements et les politiciens sociaux-démocrates.

Aujourd’hui, nous ne concevons pas notre militantisme sans un investissement dans les luttes quotidiennes. Ceux ou celles qui se contenteraient de prêcher “la bonne parole” sont bien éloigné(e)s de notre anarchisme social.

Ceci étant réaffirmé, il faut comprendre sur quelles bases politiques nous nous impliquons dans les luttes revendicatives. Quand nous réagissons contre les conditions de vie qui nous sont faites, contre les actes d’oppression de l’État et les conséquences de l’exploitation du capitalisme, nous sommes amenés, disons de manière “spontanée”, à revendiquer.

Mais la question des revendications est plus complexe qu’elle n’y parait. Nous voyons, dans un premier temps, que nombre d’entre elles sont autant de “réactions” immédiates, émanant de refus élémentaires.

La première chose à faire si l’on veut s’opposer à l’exploitation d’un patron, c’est bien évidemment d’exiger des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail et la réduction du temps de travail. Alors que l’intérêt du patronat est de nous payer toujours moins en nous obligeant à travailler toujours plus vite et/ou plus longtemps, ces luttes peuvent s’inscrire dans une dynamique de contestation globale du système. Nous disons “elles peuvent”, car cela n’a rien d’automatique. Et l’on comprend ici que les revendications, en elles-mêmes, ont des implications politiques bien différentes selon le sens qu’on leur donne et les buts qu’on leur associe.

Expliquons-nous : si l’on reprend l’exemple de l’augmentation de salaire, deux types de discours (au moins) sont possibles.

Les grandes centrales syndicales réformistes dénoncent en permanence (et encore !) l’insuffisance des revenus, affirment qu’il faut limiter les inégalités, mettre en oeuvre une politique économique plus juste. etc. Dans le même temps, elles feront tout pour vous empêcher d’aller plus loin. Pour elles, il ne peut pas être question de vouloir s’attaquer à l’existence même du patronat. Le but associé à la revendication reste un simple aménagement du salariat et donc du capitalisme. Dans les faits, nous savons que ce réformisme a mené à de continuels replis et à de perpétuels désenchantements.

L’autre discours, celui dont nous sommes partisans, consiste à dire, chaque fois que l’occasion nous en est donnée : “Effectivement. nous devons contrer, dans l’immédiat, les intérêts des patrons. Revendiquer l’amélioration constante des conditions de travail, agir autant de fois que possible pour augmenter le prix de notre travail, c’est maintenir la pression contre nos exploiteurs, c’est lutter pied à pied contre eux. Mais le but que nous poursuivons n’est pas le “compromis”. Tant que le salariat existera, il y aura exploitation et inégalités. Notre but est donc que les salariés s’organisent pour abolir ce système“. À nous ensuite d’expliquer notre projet sociétaire. Telle est la façon dont nous concevons la politisation d’une revendication “immédiate”.

Contre les manipulations idéologiques

S’impliquer dans les luttes sociales, c’est aussi dénoncer toutes les désinformations, toutes les manipulations idéologiques. Prenons de nouveau quelques exemples.

Le “trou” de la sécurité sociale

Si, sur votre lieu de travail, vous pouvez démontrer chiffres à l’appui, que le fameux “trou de la Sécu” dont les médias nous rabâchent tant les oreilles n’existe pas, vous aurez certainement l’attention de votre auditoire, tellement ceux qui dénoncent ce bluff sont rares. Pourtant les chiffres ne sont pas secrets, tout le monde peut y avoir accès. Et ils nous apprennent des choses intéressantes ! On s’aperçoit que le déficit consiste avant tout en des factures impayées. Les 56,4 milliards de “trou” de 1993 se décomposent comme suit : 35,9 milliards impayés par le patronat et 9,2 milliards impayés par l’État. À cela se rajoutent 19,1 milliards de prise en charge par le régime général des déficits des autres régimes vieillesse (militaires, exploitants agricoles, artisans et commerçants...). Au total 67,6 milliards de francs de charges indues, sans lesquelles le régime général aurait été excédentaire de plus de 10 milliards de francs ! Cela n’est encore rien en comparaison de ce que nous coûtent les trusts pharmaceutiques avec des médicaments vendus dix fois leur prix ! Et puis, vu l’ampleur des inégalités économiques dans la répartition des salaires, des revenus et des patrimoines, parler de déficit de la Sécu est définitivement inadmissible.

Sachez que si l’on prend les deux millions de ménages les plus riches, l’équivalent de leurs privilèges se chiffre, ne serait-ce qu’en terme de revenus, à plus de 800 milliards de francs français par an (ce chiffre représente la différence entre le revenu réel de ces ménages et le revenu moyen, estimation établie d’après les données sociales de l’INSEE... et il ne s’agit là que d’un calcul des revenus déclarés au fisc !). Que sont en comparaison, les quelques 60 milliards qui “manqueraient” à la Sécu ? Le déficit invoqué n’est qu’un moyen pour justifier la transformation du besoin de santé en un marché ouvert à l’appétit de profits de grands groupes financiers !

La “lutte contre l’exclusion”

La “lutte contre l’exclusion” fait l’objet d’un vaste consensus : on voit même des patrons se “mobiliser” sur le sujet et nous vanter les mérites de l’entreprise citoyenne”.

Cela devrait suffire à nous faire pressentir le piège...

Idéologiquement, “l’exclusion” est une notion falsificatrice. Nous n’allons pas nier que des individus sont, en grand nombre, “exclus” durablement du monde du travail, cela est un fait. Or, si l’on suit cette idée, on pourrait dire que toute inégalité est une forme “d’exclusion”, donc que le capitalisme marche a coup d’exclusion...

Le modèle de “l’exclusion” (avec le concept de société “duale”) ne fait pas simplement référence aux inégalités et aux privations. De façon plus perverse, il a l’immense avantage de masquer la réalité de l’exploitation. Cette nouvelle représentation de l’univers social envoie la lutte des classes aux oubliettes au profit d’une nouvelle frontière qui sépare la majorité des “indus” d’une minorité “d’exclus”. Elle présuppose implicitement l’homogénéité des premiers ou, du moins, minimise les contradictions d’intérêts à l’œuvre dans le “ventre” de la société. Par ce jeu de langage, le pouvoir tente d’opposer une “catégorie” d’exploités à une autre. Les salariés embauchés sont qualifiés de “privilégiés” par rapport à ceux qui sont au chômage, au RMI ; précaires ou “sans domicile fixe”.

L’action sociale et caritative

Avec la paupérisation d’une partie croissante de la population, l’action sociale est devenue l’argument de vente des partis. Cette action sociale est une véritable gestion de la misère : on fait des logements “pour les pauvres”, des architectes inventent la “borne de survie” pour les SDF et des mairies se mettent à éditer des “guides” à leur intention ! Avec le RMI, la charité (bien ordonnée !) est devenue, en 1984, une affaire d’État Les crédules de gauche y verront un formidable “progrès social”. Pour nous, le RMI banalise le statut de “miséreux” : loin d’être un “progrès” il installe durablement dans la misère des centaines de milliers d’individus qui ne pourront plus (ou très difficilement) sortir de ce système.

Les associations caritatives se multiplient et les bonnes âmes nous disent : “N’allez surtout pas critiquer cela ! Vous ne pouvez pas dire que ça ne sert à rien” ! Est-ce bien comme cela qu’il faut aborder les choses ? Ce n’est certainement pas aux anarchistes que l’on pourra reprocher de ne pas pratiquer l’entraide et la solidarité. Seulement à la différence des associations et organisations caritatives et humanitaires, nous affirmons que la solidarité ne peut être séparée de la lutte politique et sociale. La solidarité doit s’exercer dans la lutte car c’est cette dernière qui doit primer. C’est une question de choix : on peut toujours décider dans un élan de grande générosité de s’occuper des personnes en difficulté, mais ces efforts seront fournis en pure perte si aucune dynamique de résistance ne se crée ! À en croire leurs gestionnaires, les “restos du cœur” seraient l’œuvre du siècle. Récemment, ils fêtaient dans la joie leurs dix années d’existence. Quelle magnifique victoire ! Ces dix années sont au contraire la preuve que ce genre d’initiative est totalement incapable de changer quoi que ce soit. Qu’ont-ils donc fait en dix ans pour s’attaquer aux causes de la misère, ou de “l’exclusion” comme ils disent ? Qu’ont-ils donc fait en dix ans, à part jouer objectivement le jeu des dominants, en s’attelant à “gommer” les manifestations trop évidentes de la grande pauvreté ? Les bénévoles de ces associations, qui croient sincèrement se rendre utiles, auraient mieux fait de réfléchir à des actions plus offensives et forcément plus politiques, ce qui, par ailleurs, n’aurait pas été contradictoire avec la pratique de l’entraide !Les humanitaires ont cru pouvoir donner des leçons aux militants politiques, en se vantant de leur pragmatisme et de leur sens du “concret”. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas a être fiers de leur bilan ! La banalisation de l’action sociale n’a même pas empêché que se mettent en place les plus abjectes “chasses aux pauvres”. Faut-il s’en étonner ? Le système “d’encadrement des exclus” semble si bien huilé que nombre de politiciens, toutes tendances confondues, s’autorisent maintenant à déclarer “la manche” intolérable : on l’a vu cet été 1995 à Pau (mairie socialiste), Tarbes (communiste), La Rochelle (Michel Crépeau, radical de gauche), Valence (Ah, mairie de droite !), Toulon (FN). Dans leur logique, puisque tout est fait pour “la réinsertion” ou pour assurer du moins un “minimum vital”, ceux qui restent dans la rue n’ont pas d’excuse. Et voilà les “zonards” et les “SDF” culpabilisés et criminalisés aux yeux des “honnêtes citoyens” !

La “défense de 1’emploi”

Au nom de la “défense de l’emploi” , on va tenter de nous faire avaler les plus grosses couleuvres comme la généralisation des petits boulots (pudiquement appelés “emplois de proximité”) ; les cadeaux au patronat vont se multiplier sous forme de primes et d’exonérations de charges...

Les politiques “anti-chômage” se suivent et se ressemblent. C’est que les gouvernements, quelles que soient leurs inclinations “libérale” ou “social”, ne maîtrisent en rien le jeu économique mondial et, n’étant que les gestionnaires politiques des intérêts de la bourgeoisie, n’ont pas de solution réelle à proposer. À quoi peuvent-ils se raccrocher ? Entre autres, à des relents de protectionnisme (rappelez-vous la campagne publicitaire “nos emplettes sont nos emplois”) qui favorisent le terrain à toutes les divagations nationalistes et xénophobes. Depuis longtemps le Parti communiste a choisi le camp du “repli sur la Nation” avec son “Produisons français“ Sans trop d’efforts, le Front national a pu enchaîner sur le “Produisons avec des Français“, jusqu’à aujourd’hui où l’application du principe de la préférence nationale s’accélère : des centaines de maîtres auxiliaires n’ont pu avoir de postes pour cette raison, et la discrimination raciste est monnaie courante sur le marché du travail.

La réduction, le “partage” et “l’aménagement” du temps de travail

Contre le chômage, une seule solution semblerait efficace : la réduction du temps de travail. Sachant que le débat sur le sujet ne pouvait être évité, la classe dirigeante s’est aussitôt munie de formules “nouvelles”. En effet la réduction du temps de travail est une revendication historique du mouvement ouvrier ; marquée d’un caractère trop “subversif’, elle ne pouvait être reprise telle quelle. Quand au siècle dernier les travailleurs commencèrent à lutter pour les “3×8” (huit heures de travail, huit heures de loisirs, huit heures de repos), ce n’était pas pour ménager le capitalisme, mais dans l’esprit de le combattre. Jusque dans les années soixante-dix, la réduction du temps de travail s’associait à une sévère critique : on ne voulait plus “perdre sa vie à la gagner”. Pour la bourgeoisie, il fallait donc présenter la réduction du temps de travail comme une simple solution conjoncturelle (et parmi d’autres) à la “crise de l’emploi”. Ses modalités d’application devaient également satisfaire aux exigences impératives du patronat en matière de flexibilité. Ainsi apparurent les gris-gris du “partage”, de “l’aménagement” et de “l’annualisation du temps de travail”. Trois expressions fortement synonymes car toutes se rejoignent sur un point : les salariés sont appelés à “faire des sacrifices” par “solidarité avec les demandeurs d’emploi”. Des travailleurs se voient contraints d’accepter des diminutions de leurs payes ou de partir en pré-retraite avec moins des trois quarts de leur salaire... Il est probable que ces politiques n’auront qu’un effet très limité sur l’emploi. Nous en serons de toute façon les seuls perdants. Dans l’hypothèse où le taux de chômage viendrait réellement à baisser, soyons sûrs que ce phénomène s’accompagnera d’une précarité accrue et d’un nivellement des salaires par le bas. C’est inacceptable. Pour notre part, nous défendons la réduction massive du temps de travail non seulement sans perte du pouvoir d’achat mais en nous opposant à tout blocage des salaires. Et nous affirmons que la lutte contre le chômage et la précarité passe obligatoirement par une contestation globale du système : dans le cadre du marché capitaliste, il n’y a pas de solution qui permette de faire l’économie d’un combat de classes.

Fédérer les luttes !

Cette volonté de mener un combat global se traduit par le refus de cloisonner les luttes en de multiples terrains d’interventions spécifiques.

L’erreur serait de s’enfermer dans des revendications catégorielles. Il ne faut pas que des réalités quotidiennes, sans aucun doute diverses et différentes, nous conduisent à “saucissonner” le mouvement social. Nous n’allons pas raisonner comme les dominants qui sont les premiers à promouvoir “l’individualisation des problèmes”, et à diviser le prolétariat en multipliant les statuts sociaux. Nous savons bien que la menace du chômage concerne tous les salariés. Alors, dire que les individus qui sont privés d’emploi ont des intérêts propres à défendre et qu’ils doivent par conséquent “s’organiser de manière autonome” est un discours dangereux, aussi dangereux que celui des salariés qui se cantonnent dans un corporatisme frileux et confortable. Revendiquer une “augmentation du RMI” ou son “extension aux moins de 26 ans” ne peut conduire nulle part sinon à renforcer cette gestion de la misère que nous dénonçons. Il faut en finir avec ces stratégies de “clientélisme” : les individus salariés, au chômage ou touchés par la grande pauvreté, ont les mêmes ennemis et les mêmes intérêts. De ce fait. ils doivent se mobiliser ensemble, sur des objectifs communs.

Plus largement, tous les combats d’émancipation et de libération, qu’ils soient ciblés contre le sexisme, le racisme, le militarisme, le fascisme, le cléricalisme, etc., ne peuvent aboutir que s’ils s’unissent dans une action de classe contre l’État, le capitalisme et la religion.

De notre point de vue, on ne peut “combattre le Front national” sans dénoncer les responsabilités de la droite comme de la gauche, et surtout, sans avoir à proposer un projet sociétaire global. On ne peut faire de l’antimilitarisme sans s’attaquer aux notions d’État et de Nation. On ne peut non plus faire de l’antiracisme sans combattre sur le fond le principe de la “nationalité”. On ne peut faire de l’anti-sexisme, défendre la contraception et la liberté d’avortement sans s’en prendre aux fondements de la religion (et son approche du “droit à la vie”). On ne peut s’atteler à la défense de la protection sociale sans avoir à prendre position sur la collaboration de classe que représente la gestion paritaire des organismes en question. On ne peut s’investir dans des revendications sur l’école sans récuser l’élitisme qui sévit dans l’enseignement (public ou privé), sans combattre l’inféodation du système éducatif aux besoins du patronat et sans s’opposer à la fois aux églises et la laïcité d’État. Tous les problèmes sont étroitement liés entre eux et font partie d’une unique et même problématique politique. Voilà la conviction qui inspire chacune de nos prises de positions.

En guise de conclusion...

L’objet de cette brochure n’est pas de livrer “clefs en main” un projet et une méthode. Certains la trouveront trop précise et catégorique, d’autres l’estimeront trop floue et incomplète. L’essentiel est qu’elle joue son rôle d’outil militant, en permettant à ceux et celles qui ne connaissent pas, ou mal, l’anarchisme de le découvrir ou de mieux l’appréhender. C’est une contribution qui s’intègre à notre effort : refaire de notre mouvement une force politique et sociale conséquente, capable d’influer sur le cours de l’histoire.

L’anarchisme conduit à remettre beaucoup de choses en question ; et nous pouvons nous référer à des expériences révolutionnaires (dont la plus importante est celle réalisée en Espagne en 1936-38), aucune société n’ayant jamais encore pu se développer sur le long terme.

Nous sommes conscients de l’ampleur du changement que nous souhaitons, des difficultés que cela pose. Mais nous sommes convaincus que l’anarchisme n’est pas une théorie dépassée comme certains “historiens” veulent trop souvent le faire croire. En embrassant l’ensemble des problèmes d’actualité, l’anarchisme est à même d’apporter, dans les sociétés industrialisées comme dans celles à dominante rurale, une réponse à la question sociale. Cette question peut se résumer en une phrase : comment organiser la société pour que les individus vivent égaux et libres ? C’est une interrogation qui tenaille l’humanité depuis ses débuts, depuis les révoltes d’esclaves de l’Antiquité, les jacqueries du Moyen Âge, la Révolution française, les Révolutions russes, espagnoles... Nous n’avons pas ici traité de l’aspect historique de l’anarchisme : ce ne pouvait être le sujet d’une si courte brochure. Ce que nous pouvons dire, c’est que l’anarchisme, sur l’échelle du temps, de la société et comme doctrine politique constituée, est un mouvement finalement récent : à peine plus d’un siècle. L’histoire n’étant pas prédéterminée, le seul sens qu’elle peut prendre sera celui que les individus, décidés à vaincre l’oppression, sauront lui imprimer. Inutile donc de se lamenter sur “l’éternelle loi du plus fort”, cette “maudite nature humaine” (qui n’existe que dans les esprits) ou “l’éternelle” loi qui fait de l’homme un loup pour ses congénères. Inutile enfin d’attendre que les “mentalités” changent pour se lancer dans la lutte sociale car elles ne se modifieront qu’au fil des événements.

Les seuls combats perdus d’avance sont ceux que l’on refuse de mener !

Fédération anarchiste